La VMA, ça sert à quoi ?

Nous allons tenter de répondre à une question existentielle du runner en recherche de connaissance de soi. Quand le titre même de l’article est une question, on peut s’attendre à une réponse. Mais si tu voulais trouver le sens de ta vie de coureur ici, tu peux fermer cet onglet, en revanche si tu veux lire un article qui te laissera plus de questions qu’il ne te donnera de réponses, tu peux perdre les cinq prochaines minutes de ta vie à sillonner les lignes ci-dessous.

Déjà c’est quoi la VMA ?

Vitesse Maximale Aérobie… voilà qui nous fait une belle jambe.

Définition de « aérobie » : qui fonctionne avec de l’oxygène. On passera les explications scientifiques sur les différents systèmes de productions d’énergie et tutti quanti, tâchons de rester simple : il arrive une certaine vitesse à laquelle votre corps atteint sa consommation maximale d’oxygène (Vo2max), c’est la fameuse VMA.

Pour faire l’analogie avec un moteur de voiture : vous exploitez la carburation du moteur à son maximum, et vous aurez beau refaire le plein des poumons, votre corps ne peut pas brûler plus de carburant ( = l’oxygène). Si vous allez plus vite, plus longtemps, votre corps va devoir produire de l’énergie de façon anaérobie (sans oxygène, donc, si vous suivez), et alors l’effort ne durera plus très longtemps… car pour qu’un effort dure longtemps, il faut qu’il soit réalisé en consommant de l’oxygène.

Histoire de finir de vous embrouiller le cerveau : on peut estimer que le terme « Vitesse maximale aérobie » est un abus de langage puisque la VMA est en fait la vitesse la plus basse à laquelle le corps consomme le maximum d’oxygène. En effet : bien que vous puissiez accélérer au delà de cette vitesse, votre consommation d’oxygène n’augmentera plus.

Si ton cerveau est encore en aérobie, tu peux passer à la partie suivante.

En bref : la Vo2Max c’est la cylindrée de votre moteur,

la VMA c’est la vitesse qui correspond à cette Vo2max.

L’utilité de la VMA

L’idée, c’est de travailler à la bonne allure. Si l’objectif de la séance est d’amener l’athlète à travailler au maximum de ses capacités aérobies, pourquoi courir plus vite que la vitesse qui permet d’atteindre sa consommation maximale d’oxygène (=Vo2max) ?

Mise en pratique: j’atteins ma Vo2max à 17km/h, pourquoi courir à 18km/h alors que j’effectue déjà le travail demandé à 17km/h ? (Attention : ça ne veut pas pour autant dire que courir plus vite que ma VMA n’a pas d’utilité, seulement c’est une vitesse qui permet d’optimiser l’utilisation d’oxygène)

Voilà pour la grande théorie. Elle doit vous permettre de comprendre ce que vous faites, et d’enfin ouvrir les yeux sur pourquoi votre entraîneur vous demande de respecter les allures et de parfois aller moins vite.

Pas fan des tests VMA*

Dans cette partie de l’article, il s’agit plutôt d’une analyse personnelle / d’un point de vue.

En fait , ce ne sont pas forcément les tests VMA qui sont discutables en tant que tels, d’autant qu’ils ont certainement un intérêt réel pour d’autres disciplines que la course de fond. C’est plutôt la notion de VMA qui est une notion à remettre dans son contexte (quel test, quel état de forme ?) et en analysant aussi le profil du coureur (résistant, rapide ?).

Elle est une caractéristique importante mais non suffisante pour estimer les vitesses d’entraînements et les chronos potentiels sur des distances plus longues. Deux coureurs à la même VMA peuvent compter plusieurs minutes d’écart sur un 10km. Aussi, selon que vous effectuiez des séances en intervalles courts ou longs, il faudra ajuster la vitesse un poil au dessus ou un poil en dessous de VMA pour atteindre l’objectif de votre séance. Et c’est finalement toute la question : quel est le but de ma séance, et qu’est-ce que je dois mettre en place pour atteindre ce but ?

En pratique, le mieux est d’avoir des repères sur plusieurs types de séances, d’apprendre à connaître ses intensités d’entraînement, et de les adapter aussi, parfois, en fonction de la forme du jour. Avec des séances mesurées régulièrement, on constate de l’évolution sur différents types d’entraînement et on une idée plus précise du potentiel du coureur qu’avec un test VMA.

Ceci étant, tout n’est pas à jeter dans la notion de VMA. On peut surtout en retenir un principe essentiel d’entraînement : pour atteindre sa consommation maximale d’oxygène (Vo2max), qui est un déterminant essentiel de la performance, il faut trouver la bonne vitesse d’entraînement, ni trop lente, ni trop rapide.

*Parmi les tests VMA, le test VAMEVAL est probablement le plus pratiqué des tests VMA et le plus intéressant pour un coureur de fond. Il consiste à courir autour d’un stade, avec des repères de distances, et des bips sonores de plus en plus rapprochés qui amènent une augmentation progressive de la vitesse. C’est un test « à l’échec », c’est à dire que quand vous ne pouvez plus tenir la vitesse demandée, le test est terminé et la vitesse atteinte représente votre VMA.

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